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Intérêt général : la stratégie du choc

Karine Jacquemart était notre invitée dans l'émission du 26 mai 2020.


Engagée pour défendre transparence et droits de l’homme, Karine Jacquemart dirige des projets internationaux dans le secteur associatif depuis plus de 16 ans, notamment des missions humanitaires en Afrique avec Action Contre la Faim, ou la campagne Forêt d’Afrique et droits des populations avec Green Peace. Depuis 2015, elle dirige l’organisation Foodwatch qui milite pour plus de transparence dans le secteur alimentaire, afin que nous ayons tous et toutes accès à une alimentation sans risques, saine et respectueuse de l’environnement.


Dans cette première saison consacrée à la crise du Coronavirus, notre invitée nous parle de l’urgence de nous mobiliser afin que la crise sanitaire en cours mène à la réaffirmation de la primauté de l’intérêt général sur les intérêts privés.


Au programme :

- L'article l Une interview de notre invitée

- Le récap' l Le replay de son intervention accompagné d'une synthèse

- Pour aller plus loin... l Des ressources pour approfondir les sujets abordés



En pleine crise sanitaire, tu souhaites nous parler de la « stratégie du choc » de Naomie Klein. Pourquoi ?


Dans son essai La Stratégie du choc : la montée d’un capitalisme du désastre (2007), la journaliste d’investigation Naomie Klein a mis en lumière comment des décennies d’ultralibéralisme ont démantelé la puissance publique. De la chute de Salavador Allende à la guerre d’Irak, elle documente factuellement comment Milton Friedman, les Chicago Boys puis tous les porteurs du néolibéralisme, et surtout les lobbies qui défendent des intérêts privés, ont su se servir des périodes de chocs (catastrophes naturelles, changements de régimes, attentats, guerres) pour imposer des mesures au détriment de l’intérêt général.


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Intérêt général : la stratégie du choc




Karine Jacquemart nous rappelle d'abord l'importance des contre-pouvoirs citoyens, comme foodwatch, essentiels pour faire prévaloir l'intérêt général, les droits fondamentaux, la santé des citoyen.ne.s et la protection de l'environnement.


Comment est mise en œuvre cette stratégie du choc aujourd’hui ?

La Stratégie du choc de Naomie Klein (2007) est encore à l'œuvre aujourd'hui, à l'heure de la crise sanitaire, avec des organes de pression prêts à bafouer l'intérêt général pour protéger leurs intérêts privés.

3 modes d'action peuvent être identifiés contre les règlementations :

1. La contestation, avec l'exemple du lobbying contre l'interdiction de certains pesticides en Europe.

2. Le blocage, avec l'exemple du blocage par le gouvernement d'une loi interdisant la publicité adressée aux enfants pour la malbouffe.

3. Le contournement, illustré par les accords de commerce internationaux (CETA, TAFTA, MERCOSUR) qui confisquent aux Etats et aux peuples leur souveraineté.


Comment définir l'intérêt général ?

Théoriquement, les droits fondamentaux énoncés dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme constituent une bonne base. En pratique, la prévalence de l'intérêt général doit passer par la fin de l'opacité et l'impunité des pratiques insidieuses des acteur.rice.s privé.e.s.


Optimiste quand à l'accélération de la prise de conscience, Karine Jacquemart incite toutefois à ne rien lâcher et à faire corps pour être encore plus puissant.e.s :

- Les membres de la société civile ont la capacité de s'entendre sur un nouveau modèle de société, concret et sérieux, comme le montrent en ce moment toutes les initiatives émergentes sur le "monde d'après".

- Il faut désormais que les poches de résilience locales s'articulent avec les organisations à l'échelle supérieure. Que la collaboration se renforce et s'élargisse, à l'échelle nationale mais aussi européenne !




👊 Agir avec Foodwatch


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