Cécile Wendling était notre invitée dans l'émission ENGAGE Calls, mercredi 16 décembre 2020.
Directrice de la stratégie sécurité, de la recherche et de l’anticipation des menaces chez AXA, elle nous parle de prospective. Intelligence artificielle, biodiversité, avenir du travail, dérèglement climatique… Depuis le début de cette crise, nous sollicitons scientifiques, entrepreneur.se.s, innovateur.rice.s pour réfléchir ensemble concrètement au monde que nous souhaitons créer. Pour certain.e.s, anticiper le futur est un art : celui de la prospective. Quels sont les scénarios auxquels nous risquons d’être confronté.e.s ? Quelles implications futures pour nos sociétés ? Malgré la difficulté de la tâche, identifier les alternatives futures pour mieux s’y préparer est plus que jamais un impératif.
Au programme :
- Le récap' l Le replay de son intervention accompagné d'une synthèse
- Pour aller plus loin... l Des ressources pour approfondir les sujets abordés
▸ Les origines de la prospective
L’institution prospective est née aux États-Unis juste après le krach boursier de 1929. Dans cette période d’incertitude s’est posée la question du type de projet ou de vision qui permettrait au pays de se sortir de cette situation. C’est donc une entité du ministère de La Défense qui a commencé à effectuer des exercices de prospective. Après la seconde guerre mondiale, l’approche est arrivée en Europe.
Aujourd’hui la prospective tend à être plus participative, inclusive et de plus en plus enseignée.
🔎 Dans le contexte actuel, la prospective peut-elle réellement nous aider ?
Au début de la crise sanitaire, beaucoup d’articles ont décrié la prospective et l’ont jugée comme inefficace. Le concept de résilience semblait plus pertinent : faute d’anticipation, nous devons pouvoir réagir à toutes les éventualités.
Toutefois, c'est lorsque nous perdons tous nos repères, qu'il est justement important de ne pas s’enfermer dans le court-termisme et de penser le temps long. La prospective ne sert pas seulement à imaginer des futurs possibles mais aussi à les réaliser. Après la conception de scénarios exploratoires, on peut décider que certains scénarios ne sont pas souhaitables. On peut alors pour les éviter mettre en place différents moyens (réglementaires, technologiques, etc.).
💭 Comment parvient-on à imaginer l’inimaginable ?
À la différence de la prévision, la prospective recherche l’identification de la rupture. Aujourd’hui, il existe beaucoup d’outils, technologiques ou non, qui nous permettent de nous projeter en évitant de rester dans une prolongation du passé.
C’est en croisant les visions et les savoirs que l’on arrive à imaginer l’impensable. Nous devons faire attention à nos biais cognitifs (culturels, organisationnels, etc ). L’organisation de collectifs comportant une grande diversité est donc un pré-requis. L’intuitif et le méditatif y participent également grandement.
▸ Quels sont les grands bouleversements à venir ?
Le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité vont profondément transformer nos modes de vie
Le renforcement des inégalités devrait s'accroitre dans les années à venir
Une crise cybersécuritaire sera très probablement la prochaine crise type covid à laquelle nous devrons faire face
Face à tout ça, le sensible et l’imaginaire sont nos meilleurs alliés car la rationalité ne nous sauvera pas.
🎥 France Culture : Peut-on modéliser le futur?
📻 Podcast d'Ubsek & Rica : La prospective est un sport de combat
📄 Axa : Futur Risks Report 2020
✊ Atelier Utopie Fiction : Retrouver la billetterie ici
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