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Laurent Bigot était notre invité pour la première émission de la saison 3 de Manifeste, mercredi 27 octobre 2021.


Directeur de l’Ecole Publique de Journalisme de Tours (EPJT) et depuis 2017, l'unique assesseur de l’International Fact-Checking Network (IFCN, basé à l’Institut Poynter, en Floride) pour la France et le monde francophone, Laurent Bigot revient dans cette émission sur le rôle des médias dans notre démocratie.



Au programme :

- Le quiz l Testez vos connaissances !

- Le récap' l Le replay de son intervention accompagné d'une synthèse

- Pour aller plus loin... l Des ressources pour approfondir les sujets abordés

- Passer à l'action l Des propositions pour vous engager concrètement







Fakenews, Deepfakes, infobésité : tour d’horizon de ces nouvelles réalités.

  • Le terme de Fake news renvoie à la notion de désinformation qui est le fait de transmettre volontairement des informations qui sont fausses, qui sont fabriquées et vont desservir une personne, un Etat ou une organisation.

  • On la distingue de la false news et de la mésinformation dans lesquelles on diffuse une information sans savoir qu’elle est fausse.

  • Le deep fake fait référence à la façon dont on peut trafiquer une information. Avec par exemple la modification d’une vidéo pour faire dire à quelqu’un des propos qu’il n’a jamais prononcé.

  • L’infobésité, c’est plutôt la manière dont les citoyens et citoyennes sont surabreuvé.e.s d’informations sans avoir la possibilité de se repérer entre celles qui sont dignes d’intérêts, vérifiées ou non. C’est un phénomène de longue date qui était déjà dénoncé avant internet mais qui s’est fortement accéléré avec son arrivée.

  • De façon plus positive, on peut mettre en face la notion de fact checking qui est une pratique journalistique de plus en plus répandue depuis les années 2000 et qui consiste à vérifier les données factuelles.


La chaîne de responsabilité lors d’une dérive informationnelle.

L’avénement d’internet puis des réseaux sociaux a permis la multiplication des canaux et sources de diffusion de l’information ce qui concourt à créer un désordre informationnel dans lequel nous avons une absence de hiérarchie de l’information et des producteurs et productrices d’information.

Dans une certaine mesure les médias ont fait des erreurs stratégiques, notamment en pensant l’arrivée d’internet comme une succursale de ce qui était produit au format papier.

Quelque chose qui serait resté relativement confidentiel dans les tirages de la presse touche aujourd’hui des milliers de personnes qui ne vont parfois même pas lire l’article ou comprendre le contexte dans lequel il est écrit. Les biais sont multiples.

Le rôle grandissant des Youtubers

Un Youtubeur peut être un universitaire spécialiste de son domaine ou une personne racontant n’importe quoi sur n’importe quel sujet.

Il faut être vigilant.e sur le profil et ne pas se laisser tromper par le nombre d’abonné.e.s qui n’est pas synonyme de qualité.

C’est le même combat côté médias. Les médias ça n’existe pas. Il y a des médias qui font chacun de leur côté un travail plus ou moins intéressant, avec des gens plus ou moins compétents et des lignes éditoriales différentes. Il faut donc aussi être raisonnable sur la façon dont on évalue ce travail et ne pas mettre tout le monde dans le même panier.

Et si on s’éduquait ?

L’éducation aux médias est susceptible de concerner tout le monde même si généralement on aime en parler pour les plus jeunes. Ouvrir les coulisses des rédactions et dépasser dans le lien avec le lecteur ou la lectrice la simple question de l’abonnement serait une première étape souhaitable.

Pour l’éducation aux médias des plus jeunes, le ministère de l’éducation nationale affirme que le travail est déjà fait par le biais des professeur.e.s documentalistes. Simplement, il y a 12 millions d’élèves dans le premier et deuxième degrés pour environ 12 000 professeur.e.s documentalistes.

Je fais quoi moi en tant que citoyen.ne ?

Une première étape consiste à repérer des médias professionnels et journalistiques qui nous semblent dignes de confiance. C’est une pratique quotidienne pour prendre ses repères et trouver ce qui nous correspond.

Nous pouvons également arrêter de relayer sur les réseaux sociaux les informations dont nous ne sommes pas certain.e.s. Relayer car l’on trouve ça drôle ou bizarre ou intéressant ne dit rien à celui ou celle qui va la recevoir sur l’intention avec laquelle vous l’avez relayé.e.


Si vous étiez président, quelles seraient les mesures prioritaires que vous prendriez ?

  1. Je commencerais par créer des enseignements d’éducation aux médias et à l’information dès l’école primaire.

  2. Je travaillerais aussi sur la question des aides à la presse qui ne sont pas réparties équitablement.

  3. Je contraindrais aussi les réseaux sociaux sur la maitrise de leurs outils (fonctions de partage, etc.).





- article d'Episodiques


🎥 La fabrique de l'ignorance - documentaire Arte


🖼 Fake News, art, fiction - Exposition de la fondation EDF


📙 La vie liquide - Zygmunt Bauman, éditions Pluriel


📙 Fact checking vs Fake news - Laurent Bigot


📙 La civilisation du poisson rouge - Bruno Patino, éditions Grasset





Un serious game permettant de se mettre dans la peau d’un journaliste pour découvrir plusieurs enjeux de la fabrication de l’information dans une optique d’éducation aux médias et à l’information.


🔸 La Friche.

Collectif de journalistes indépendant.e.s composé de reporters, artistes, documentaristes, professionnel.les de l’image et du son proposant des ateliers d’éducation aux médias.


🔸 Flint.

Reçois ta newsletter intelligente, créée sur mesure pour toi grâce à un savant mélange d’intelligence artificielle et collective.


🔸 Factoscope.

FactoScope vérifie les propos des personnalités politiques et donne accès au travail de vérification de la majeure partie des vérificateur.rice.s (fact-checkers).

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